Peut-on parler de moralisation de l’entreprise ?
La moralisation de l’entreprise interviendrait dans un processus de responsabilisation d’une société. En effet, une entreprise responsable est soucieuse de son environnement et vise à établir une relation pérenne avec ses parties prenantes. Dans les petites structures, la moralisation est très souvent la responsabilité du management, dont le rôle est de définir, mais aussi très souvent de gérer l’implémentation de la démarche sociétale. Dans les grandes structures, ce rôle incombe souvent aux services juridiques.
Modèle(s) d’une économie durable
De nouvelles approches telles que la responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises (RSE) et la finance socialement responsable (FSR) proposent une forme humaine du capitalisme dans des marchés aujourd’hui en pleine mutation. Il est important de souligner l’engagement du capital humain dans l’approche.
La RSE tire son origine de la révolution industrielle au 19e siècle, dans des états démocratiques naissants. La responsabilité des salariés (ouvriers) à cette époque revenait aux entrepreneurs. Dans un souci de devoir moral, ces derniers fournissaient le minimum social (logement, éducation, soins, etc…) à leurs ouvriers. Ces actions s’inscrivaient bien évidemment dans une démarche d’entretien de l’image mais également pour assurer la productivité.
Aujourd’hui la RSE prend une place importante dans les grandes entreprises, avec un impact direct sur les économies de marché. Ainsi on peut évoquer parmi divers thèmes ; l’économie sociale et solidaire, l’économie collaborative, le capitalisme coopératif, l’économie verte et bien d’autres. Cette émergence du débat sociétal a été occasionnée par des crises économiques et sociales qui ont poussé les organisations à repenser leurs modèles économiques. L’approche RSE incite les organisations à inclure toutes parties prenantes.
L’environnement de l’entreprise
La moralisation par la RSE entraîne la prise en compte de considérations sociales, environnementales et de gouvernance dans les structures et dans les processus de prise de décisions. Elle modifie les méthodes de communication des entreprises auprès de leurs salariés, actionnaires, créanciers, fournisseurs, organismes publics et privés.
Les entreprises forment des partenariats avec pour but d’instaurer des relations de longue durée dans une optique de transparence. Agir de manière responsable leur permet de développer de la crédibilité afin de se différencier de la concurrence.Cela leur permet également d’augmenter leur rendement.
Cela dit, la recherche de profit n’est pas toujours la motivation principale, ce amène à se poser la question des motivations de la considération de l’éthique.
La place de l’éthique dans l’entreprise
L’éthique professionnelle apparaît comme étant l’ensemble de principes moraux et des valeurs qui guident les choix dans l’entreprise. Elle se traduit par un code de déontologie, que l’on retrouve très souvent dans les grandes entreprises. La charte éthique est un autre outil qui permet de s’accorder aux valeurs de l’entreprise. On peut donc parler de moralisation de l’entreprise avec un système de politique organisationnelle.
L’éthique vise à faire prendre conscience des responsabilités envers les parties prenantes et de leurs répercussions. De fait, l’organisation essaye simplement d’adopter une bonne conduite au regard de l’observation externe et interne en prenant des engagements qui sont pour le moins contrôlés par les instances de gouvernance.
La responsabilité sociétale dans les petites entreprises
Pour inspirer confiance et prospérer, une entreprise doit prendre conscience de ses responsabilités envers toutes ses parties prenantes. Elle doit en effet promouvoir des valeurs déontologiques et à travers des prises de positions qui relèvent non pas de la recherche de profit mais d’une véritable raison d’être. Ceci permettra de séduire de nouveaux partenaires commerciaux, et même des ressources humaines.
Les petites entreprises en France commencent seulement à prendre conscience de l’ampleur du phénomène et à s’impliquer dans le développement d’une économie durable. En 2015, l’économie sociale et solidaire (ESS) a contribué à hauteur de 10% au PIB français, avec 12,7% des emplois privés en métropole et en outre-mer (une progression de 24% depuis 2000).
Une moralisation émergente
En somme, les actions menées dans le cadre de la responsabilité sociétale convergent vers l’image des organisations et parfois les objectifs financiers qui vont avec. La dichotomie image/éthique s’inscrit dans une logique de réputation et de crédibilité auprès des parties prenantes. Ceci alimente plus encore le débat social, surtout lorsque l’on pense aux motivations et stratégies employées par les grandes entreprises. Force est de constater que la frontière entre instrumentalisation et conviction morale est assez floue dans ces circonstances. Il y a de l’espoir grâce aux petites entreprises, qui prennent une part active dans le développement d’une économie durable.